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Festival

Art Rock, et plus si affinités

Pour la 32e édition du rendez-vous de Saint-Brieuc, échos passés et présents avec son fondateur.
L'Américain Shamir, parmi les noms attendus ce week-end à Saint-Brieuc. (Photo DR. )
publié le 21 mai 2015 à 19h36

Comme chaque année depuis trente-deux ans (!), on guette le week-end de Pentecôte pour que Art Rock, à Saint-Brieuc, déroule sa programmation éclectique (musique, arts numériques, arts de la rue). Son fondateur et directeur, Jean-Michel Boinet, s’est prêté à une interview sur le mode «le/la plus…»

Le plus gros casse-tête

«Chaque année, c’est la même chose : transformer le centre-ville en terrain de jeu pour accueillir la dizaine de lieux de concerts, expositions, performances et gastronomie. Pour affirmer l’identité pluridisciplinaire d’Art Rock, l’espace urbain est idéal. Ce n’est pas sans poser des soucis à la municipalité qui doit jongler avec les exigences du festival et la réappropriation par les artistes de l’espace public.»

La plus belle baffe

«Invitée à jouer sur la grande scène, en 2007, Patti Smith se love dans la carte blanche donnée à l’agence photographique VU. Elle décide au dernier moment de donner un concert improvisé au petit théâtre à l’italienne, sur fond de diapositives de son ex-mari, le photographe Robert Mapplethorpe.»

La plus dingue des after

«En 2008, Philippe Decouflé est invité par le festival et présente son spectacle pour le moins dénudé Cœurs croisés. Dans la soirée, les danseurs rejoignent la chapelle où se passent les afters, tard dans la nuit, et ils se lâchent. Commence alors sur la piste de danse une incroyable chorégraphie mêlée d'érotisme, le délire intégral.»

La plus grande création

«L'histoire du festival reste à jamais marquée par le spectacle la Véritable Histoire de France, du Royal de Luxe, que nous avons toujours soutenu. L'inventivité et la démesure du spectacle, la chaleur du public restent l'un de mes meilleurs souvenirs.»

La plus belle découverte

«L’un des artistes les plus attendus de cette édition est Shamir, originaire de Las Vegas. A à peine 20 ans, il saura renverser le cœur des fans. Très charismatique, on peut lui prédire un bel avenir.»

La plus grande impression

«Le concert de Glenn Branca pour dix guitares, une basse et une batterie. L’alignement esthétique des amplis Marshall, le volume sonore, la complexité musicale avec l’enchevêtrement des guitares.»

La plus forte frayeur pour cette année

«Comme d’habitude, je me sens comme calé à l’avant d’un bobsleigh qui dévale à toute allure une pente vertigineuse. J’espère que les 400 artistes et techniciens conviés seront au rendez-vous car ils sont attendus par quelques dizaines de milliers de spectateurs.»

La plus vive attente

«Art Rock étant dédié cette année à la mode, j'ai confié la création d'un spectacle à Jean-Charles de Castelbajac. Intitulé Fantômes, JC/DC a convié le musicien électronique Mr Nô, 25 mannequins de Saint-Brieuc, ainsi que le Bagad Sant Brieg. Son souhait est de cristalliser mode, musiques électronique et traditionnelle dans un projet haut en couleur.»

Le plus gros regret

«Encore une fois je serai passé à côté des Strokes, Julian Casablancas ayant préféré prolonger ses vacances en Suisse.»

La plus truculente de vos anecdotes

«L’organisation d’une rave dans une scène nationale n’était pas monnaie courante dans les années 90. Un peuple bigarré, composé de jeunes, de drag-queens et de teufeurs avait pris possession d’un centre culturel pour une soirée démoniaque. Et aussi, lors du premier passage de La Fura Dels Baus à Saint-Brieuc en 1987, une rumeur troublante circulait : une messe noire se déroulait à la salle de Robien avec des sacrifices d’animaux opérés par une bande de sauvages.»

Festival Art Rock, à Saint-Brieuc (22), du 22 au 24 mai. www.artrock.org