Mary Ellen Mark, l'une des grandes figures de la photographie américaine de ces cinquante dernières années, est décédée lundi, à 75 ans. Depuis plus de quatre décennies, elle écumait les plateaux de tournage comme les bordels de Bombay. Elle a collaboré notamment à Vanity Fair, Rolling Stone, Harper's, Life, et le New York Times Magazine. Elle fut aussi l'une des premières sociétaires de la prestigieuse agence de photographes Magnum, qu'elle quitta en 1981. Née en 1940, à Elkins Park (Pennsylvanie), la photographe a reçu de nombreux prix, dont le World Press pour l'ensemble de son œuvre en 1987. Durant sa longue carrière, elle a publié plusieurs dizaines d'ouvrages (American Odyssey : 1963-1999 ou Un regard en coulisses : quarante ans de photographies de plateau…) et réalisé une poignée de documentaires, dont Streetwise, à la suite d'une commande pour Life, qu'elle coréalise en 1983 avec son mari, Martin Bell, sur de jeunes fugueurs à Seattle. Elle commence à photographier les stars en 1969 sur les tournages du Satyricon de Fellini (1969), de Vol au-dessus d'un nid de coucou de Milos Forman (1975), de Marathon Man de John Schlesinger (1976) ou encore d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979). Cette «puriste de la photographie», comme elle se définissait elle-même, connue pour son penchant pour les sujets forts, voire perturbants, a séjourné auprès des patientes d'un hôpital psychiatrique de haute sécurité, a montré le quotidien des prostituées de Bombay (Falkland Road), mais aussi des membres du Ku Klux Klan. A la faveur de son plus récent projet, elle avait exploré La Nouvelle-Orléans dix ans après le passage dévastateur de l'ouragan Katrina.
Disparition
Mary Ellen Mark, photographe des stars et des bas-fonds
Mary Ellen Mark en mai 2014 (Photo Andrew Toth/Getty Images/AFP)
par Dominique Poiret
publié le 27 mai 2015 à 19h06
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