Privé de directeur depuis plus d’un an, l’avenir du Théâtre de la Cité internationale, un lieu parisien représentatif de ce qui se fait de mieux dans le domaine des arts de la scène, est sérieusement menacé par une coupe budgétaire qui remet son existence en question.
Tout commence avec le départ, en mai 2014, de sa directrice, Pascale Henrot, nommée à la tête de l’Office national de diffusion artistique (Onda). Douze mois plus tard, elle n’a toujours pas été remplacée, aucun appel d’offres n’a été lancé et le budget du théâtre est remis en question par la Fondation de la Cité internationale universitaire de Paris (CiuP) qui envisage de baisser de moitié sa dotation de 880 000 euros. Une coupe justifiée du côté de la Fondation par la nécessité de réduire les coûts de fonctionnement d’un théâtre pourtant loin d’être dispendieux. A ce manque à gagner, s’ajoute une remise en cause radicale par la CiuP de la mission actuelle du théâtre. De leur côté, l’Etat (qui soutient ce lieu à hauteur de 1,3 million d’euros), la mairie (230 000 euros) et la région (90 000 euros) n’envisagent pas de compenser la baisse programmée.
Ne voyant aucune nomination se profiler à l’horizon, Virginie Girard, directrice administrative et Olivier Bertrand, directeur artistique du TCI, ont, avec l’accord de Carine Camby, déléguée générale à la CiuP, mis en place la programmation de la saison 2015-2016, sur la base du projet actuel et à budget égal.
Il semblerait que la situation de blocage à laquelle se trouve confronté actuellement le TCI soit liée à une divergence profonde entre l’Etat et la CiuP, représentée par Carine Camby, pressentie à la direction de l’INA en remplacement d’Agnès Saal et finalement été coiffée au poteau par Laurent Vallet.