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Libération
Pop japonaise

Japon : les idoles du troisième âge

Ces 33 chanteuses et danseuses d'Okinawa, en moyenne 84 piges au compteur, font un carton au Japon.
Une mamie danseuse sur l'île de Kohama, Japon. (Toru Yamanaka / AFP)
publié le 10 juillet 2015 à 17h02

A croire que le public japonais ne raffole plus des petites minettes qui se contorsionnent sur des vidéos épileptiques à la musique excessivement «acidulée». Non, les nouvelles idoles pop s’appellent KBG84 – littéralement Chorale de Grand-mères de Kohamajima – et n’ont rien des icônes sexy over-maquillées que l’on peut voir à la TV. Elles pourraient être arrières grand-mères mais font salles combles à Tokyo en tournée.

Originaire de la petite île de Kohama – 600 habitants pour 8 kilomètres carrés, dans l'archipel d'Okinawa – leur musique folklorique mêlées à des sonorités pop leur a valu le surnom d'«idoles les plus proches du paradis», en référence au livre l'Ile la plus proche du Paradis, de Katsura Morimura. «Je pensais que les idoles étaient des personnes qui avaient vécu longtemps et étaient proche du paradis», témoigne Tomi Menaka, 92 ans, à l'AFP.

D'idoles, elles s'en sont inspirées. Leur nom est tiré du groupe AKB48. En activité depuis 2005 et avec 6 albums à son actif, ce girls-band compte 140 membres qui s'exhibent sur une J-pop répétitive, interminable. Les mamies n'en sont pas arrivées à ce point. Avec un single intitulé «Viens et danse, île de Kohama» (aguicheur !), produit par un musicien professionnel, le groupe de danseuses et chanteuses a signé un contrat d'enregistrement pour de nouveaux morceaux à venir.

Mais la bande existerait depuis quelques années. Dans la vidéo qui suit, où le groupe s’appelait d’ailleurs Ufudaki, les artistes du troisième âge se livrent à des chorégraphies traditionnelles. Quoi qu’il en soit, cannes au placard et danse synchronisée, la scène permet aux grands-mères de la pop japonaise de retrouver leur jeunesse tout en satisfaisant le public, et c’est bien le plus important.