Point de vue concordance temporelle, une rapide observation du panorama cinématographique nous fera observer que : primo, la déclinaison du concept même de super-héros baisse d'un ton cette semaine - ce qui, face à l'usuel vacarme hypertrophié, nous fait déjà des vacances ; deuzio, les états d'âme adolescents ont aussi le vent saisonnier en poupe. Balançons ainsi dans l'autocuiseur les studios Walt Disney communiquant ce même jour sur le nanisme de Ant-Man (lire ci-contre) soldant ses gesticulations dans une chambre d'enfant ; confrontons-les aux aventures - à la vitesse d'Une histoire vraie - de Microbe et Gasoil, de Michel Gondry, qui, chemin faisant, fraterniserait avec le tourmenté Eveil d'Edoardo, de Duccio Chiarini… Et la décoction donnera un truc du genre Garçon invisible, du non moins Italien Gabriele Salvatores (pour mémoire signataire, en 2005, d'un bon Eté où j'ai grandi, situé dans la même tranche d'âge, mais plus retors). Cas bénin de cinéma fantastique à visée symbolique, le binz se focalise ici sur un certain Michele, gamin à peu près comme les autres, c'est-à-dire amouraché d'une blondinette à laquelle il n'ose déclarer sa flamme, tandis que deux petites gouapes lui font les poches dans les toilettes de l'école. Mais à toute chose malheur est bon puisque, faute de pouvoir louer une panoplie de Spider-Man pour Halloween, la tête de Turc se rabat sur un accoutrement anodin grâce auquel il se rendra invisible… Et enquêtera sur la disparition d'autres enfants, en lien avec un pataquès russe scientifico-criminel. Teen-movie revalorisable en parabole de l'émancipation fondée sur un désir ambivalent de se fondre dans la masse, tout en rêvant d'exister aux yeux d'autrui, ce Garçon invisible lo-fi (façon Spy Kids remodelé ragazzo) saura meubler une après-midi oisive. Les plus motivés pourront prolonger l'expérience à travers une BD et un roman - sachant que la menace d'une suite ne doit pas être exclue.