Ce premier roman graphique écorché de la jeune illustratrice Lisa Zordan s’inspire de souvenirs de famille éparpillés lors de la vente de la maison de son aïeule. Terry, le héros catatonique de ce récit endeuillé, retourne dans la demeure familiale à la mort de sa mère et s’y replonge dans des tourments adolescents : père absent, amour de jeunesse enfui, trauma dans un abattoir, mort violente…
«Quelque part parmi les hautes herbes, nous errons seuls, tels des enfants, les pieds nus dans les ronces.» Crépusculaire, le dessin, à la jonction entre peinture et bande dessinée, s'y déploie à la lisière du fantastique, quitte à virer parfois à la vision nocturne monochrome.
Déjà publiée dans le cadre de l'exposition «The Parisianer» et dans la revue Citrus, Lisa Zordan a développé à sa sortie des Arts-Déco ce projet de fin d'études tourmenté, réalisé à l'encre de Chine, l'aquarelle et la gouache. La narration un tantinet fastidieuse et lacunaire laisse place à la finesse du trait, qui nimbe l'ensemble d'un tremblé fantomatique.
La dessinatrice expose en ce moment, et jusqu’à la fin du mois, un aperçu de ses illustrations chez le galeriste parisien Michel Lagarde, qui édite en même temps son ouvrage.