Chaque semaine, Olivier Postel-Vinay, directeur du magazine «Books», décortique les longs formats des revues anglo-saxonnes. Morceaux choisis.
L’homme va-t-il être mis au chômage, comme le cheval ?
Le numérique va-t-il tuer l’emploi ? Cette question tarte à la crème préoccupe un nombre croissant d’économistes. Le temps est révolu où les spécialistes croyaient dur comme fer à la loi selon laquelle le progrès technique commence par tuer des emplois mais finit par en créer encore plus. Aujourd’hui, des chercheurs prévoient sérieusement que, d’ici vingt ans, les machines seront en mesure de remplacer 50% des travailleurs américains et 30% des travailleurs français. L’homme va-t-il suivre la trace du cheval, qui a longtemps vu ses services augmenter avec le progrès technique, jusqu’à être pratiquement rayé du marché du travail ? Il y a des éléments rassurants : le taux de chômage est redescendu au plus bas aux Etats-Unis, et 90% des professions exercées il y a cent ans sont encore là. D’autres voient au contraire des lendemains qui chantent dans la perspective d’un monde sans travail.
Source : The Atlantic, juillet-août, 54 000 signes. L'auteur : Derek Thompson, journaliste économique à The Atlantic.
Pourquoi les Coréens sont fans du Talmud ?
A la grande surprise des téléspectateurs, l’ambassadeur de Corée du Sud en Israël a révélé récemment que chaque famille coréenne possède un exemplaire du Talmud. La loi juive est enseignée dans certaines écoles coréennes, depuis les premières classes. L’idée n’est pas d’adhérer à la religion juive, mais de prendre dans le Talmud les ingrédients du succès. Près du quart des prix Nobel ne sont-ils pas des juifs ? A l’origine de cet engouement, la proposition faite à un éditeur japonais par un rabbin new-yorkais de publier un livre de vulgarisation sur le Talmud.
Source : The New Yorker, 25 juin, 25 000 signes. L'auteur : Ross Arbes est product manager chez Condé Nast.
Il collectionne les tanks de l’armée d’Hitler
Jean Baudrillard disait que la manie du collectionneur touche surtout les garçons avant l’adolescence et les hommes de plus de 40 ans. Kevin Wheatcroft, lui, n’a pas cessé depuis l’âge de 5 ans, quand son multimillionnaire de père lui a offert un casque de SS. Agé maintenant de 55 ans, il est le premier collectionneur au monde d’objets de l’Allemagne nazie, des plus petits aux plus grands (88 tanks sont entreposés sur les terrains de l’entreprise familiale, dans le Leicestershire). Il a ouvert un musée de véhicules militaires mais le gros de sa collection reste à l’abri des regards et sous bonne garde. Il en a même une partie dans sa propriété en Charente. Le commerce des objets nazis est évalué à 40 millions d’euros par an, la collection de Wheatcroft à 130 millions.
Source :The Guardian 24 juin, 30 000 signes. L'auteur : Alex Preston est un journaliste et auteur anglais qui collabore régulièrement avec la BBC et The Guardian.