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Libération

Mort de Solveig Anspach, réalisatrice de «Haut les cœurs !» et de «Lulu femme nue»

publié le 9 août 2015 à 19h16

La réalisatrice Solveig Anspach est morte, vendredi, dans la Drôme, à 54 ans. Elle a succombé à une récidive du cancer dont elle souffrait depuis des années. Cette même maladie, Solveig Anspach en avait fait le sujet de sa première fiction, Haut les cœurs !. Dans le film, Karin Viard est Emma, jeune femme qui apprend quasiment en même temps sa grossesse et sa maladie. Le film, sorti en 1999, fut un succès public, d'autant qu'il consacrait définitivement son excellente interprète dans le cinéma français, et qu'il révélait une cinéaste habituée aux documentaires.

Solveig Anspach est née le 8 décembre 1960 en Islande, d'une mère islandaise et d'un père autrichien qui avait fui le nazisme. Ses parents se sont rencontrés à Paris, et c'est en France que la jeune femme fait ses études, intégrant la Fémis. A sa sortie de l'école de cinéma, elle consacre un docu, Vestmannaeyjar, aux îles Vestmann où elle est née, ou encore un autre au conflit en Bosnie. Après Haut les cœurs !, Solveig Anspach a tracé une filmographie dont la discrétion fut toute relative, et contrée par un respect réel de la critique. Ainsi de Back Soon (2007) avec Didda Jónsdóttir, qui se déroulait dans son île d'origine et de sa suite, Queen of Montreuil (2013), avec Florence Loiret-Caille. Elle filme, pour France 3, les années de bagne de Louise Michel, avec Sylvie Testud dans le rôle de la révolutionnaire. A côté de ses œuvres de fiction, le documentaire était toujours là, comme une voie parallèle.

En janvier 2014, elle retrouvait Karin Viard pour Lulu femme nue, touchant portrait d'une mère au foyer mal dans ses baskets qui fait tout pour changer de vie. Le film attira 500 000 spectateurs en salles. En 2016 sortira son dernier film, l'Effet aquatique, ultime volet de la trilogie comique entamée avec Back Soon, avec Didda Jónsdóttir, Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi.

Testud, Viard, Loiret-Caille… Solveig Anspach savait choisir ses actrices, les traitait avec délicatesse, comme des prolongements d'elle-même. A Cannes, en 1999, elle confiait d'ailleurs à Libé : «L'important, c'est la relation aux gens qu'on filme, que ce soit du documentaire ou de la fiction.»