Une émission entière consacrée au pape du cool Bill Murray, cela ne se refuse pas. Idole parcheminée des années 80, le comédien de Lost in Translation a été convié par Sofia Coppola à présenter une émission de Noël d'une heure à sa gloire, un «Christmas special» comme il s'en pratique chaque fin d'année aux Etats-Unis.

Ce mausolée tintinnabulant est à la hauteur de ce personnage de patachon invétéré : Murray, qui doit se produire en direct à la télévision depuis l’hôtel Carlyle de New York, traîne des pieds. Pour cause, le blizzard paralysant la ville, aucun des invités n’est arrivé. Une coupure de courant entérine le fiasco, l’émission n’aura pas lieu et les convives de l’hôtel y sont coincés jusqu’à nouvel ordre. Aviné, Murray improvise des sérénades, ambiance la soirée et rabiboche les couples. Comme de rigueur, les guests se succèdent : Chris Rock, Rashida Jones, Michael Cera, Amy Poehler, Jason Schwartzman, George Clooney… Même les membres du groupe Phoenix réquisitionnés aux fourneaux poussent la chansonnette.

Tout cela n'est que prétexte à réchauffer les cœurs hivernaux en filmant l'acteur en crooner suave reprenant des standards jazzy (Baby It's Cold Outside) et autres classiques festifs (Silent Night et le ridicule Jingle Bells). Sofia Coppola a sans doute réussi l'impossible en associant le temps d'un duo Bill Murray et la pop star Miley Cyrus en tenue de mère Noël. Si par instants A Very Murray Christmas fleure bon le népotisme poussiéreux (des chorus girls en bikini plus tous les amis de Sofia Coppola), l'émission ajoute une pierre attachante au culte de la personnalité dont Murray fait l'objet, alimenté depuis longtemps des légendes urbaines les plus farfelues.

A Very Murray Christmas, de Sofia Coppola, sur Netflix, à partir du 4 décembre.