Hasard de la programmation, ce soir, le Chirac de Franz-Olivier Giesbert affronte le François Mitterrand de William Karel. Deux anciens présidents et deux traitements radicalement différents. Au premier, on pardonne presque tout, trop même. «On ne peut pas lui en vouloir», assure FOG avec une vraie tendresse pour le personnage. On revoit le bulldozer des débuts, le tueur politique (Chaban-Delmas et Giscard d'Estaing en savent quelque chose), l'idéaliste avec la tête dans les arts premiers, le manipulé (des conseillers obscurs l'ont fait qualifier de «facho»), le séducteur évidemment… Durant deux heures, on parcourt sa carrière au pas de charge quand il a traversé la vie politique.
Au contraire, Karel s'est principalement attaché à décrire la figure manipulatrice de Mitterrand (provoquant une belle polémique avec Jack Lang) Si beaucoup de ceux qui ont travaillé avec ou pour lui en parlent encore avec des étoiles dans les yeux, le portrait à charge qui s'en dégage montre un homme politique redoutable, à la fois sincère dans son cynisme et des idéaux. Etonnant de voir ces deux personnages qui n'ont cessé de se courir après toute leur vie politique, croiser le fer à nouveau pour une soirée.