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«Pinups», un gayzine bien charpenté

«Pinups» magazine distille deux fois par an un soft porn gay en noir et blanc où des barbus, des chauves, des ventripotents assument, dans le plus simple appareil, leur statut de pin up.
Double page issue du 16e numéro de Pinups magazine. (Photo Pinups magazine. )
publié le 16 décembre 2015 à 16h30

Depuis l'apparition des pin ups au XIXe siècle, il était entendu que les charmeuses étaient de sexe féminin et servaient à titiller la gent masculine, en la rassurant puisque chacun restait gentiment à sa place. Un magazine new yorkais ébranle un peu le principe fondateur en mettant en valeur des hommes, avec une préférence pour les bears (gros barbus et gays donc), posant là entièrement nus, à l'attention de leurs homologues masculins. Pinups magazine sort à peu deux fois par an depuis 2007. La vingtième édition est attendue au tournant de 2016.

Tout est fabriqué par un seul homme à l'aide d'imprimantes offset comme un bon vieux fanzine. Le New Yorkais Christopher Shulz se charge de tout, du casting, de la mise en page, de la photo. Parution noir et blanc, Pinups est à chaque fois dédiée dans sa totalité (56 pages et un poster) à un individu. La pin up œuvre (peinture, lecture...) à quelques tâches ou se contente de contempler le royaume que la revue lui offre, ici à Joshua Tree en Californie, là dans un jardin anonyme. L'homme est alangui, dans son plus simple appareil, ingénu et offert à l'œil avisé du lecteur.

Double page issue du 17e numéro de Pinups magazine :

La famille des gayzines est vaste. Pinups s'inspire d'abord de Physique Pictorial, lancée dans les années 50. PP fut l'une des premières revues à afficher des hommes nus et lascifs, bons à reluquer. Autre aïeul, S.T.H. (Straight to Hell, The Manhattan Review of Unnatural Acts) dont la première édition date de 1971, qui donna autant de place aux images qu'aux textes et aux prouesses sexuelles de leurs auteurs.

Physique Pictorial par le menu :

L'une des couvertures du magazine Straight to Hell :

A lire, dans la même veine : le français GayHouse, et l'américain Little Joe où l'on parle scène queer et cinéma.