Il ne faut pas s'attendre, devant Wolf Hall, à des rebondissements façon Rome. Cette fresque historique de six heures, adaptée des romans de Hilary Mantel (lauréate du Booker Prize) est d'une rare sobriété. Entre deux rideaux de velours et à la lueur des bougies, voici l'ascension fulgurante d'un homme modeste, Thomas Cromwell. Incarné par un Mark Rylance pince-sans-rire, il sera le principal ministre du roi Henri VIII d'Angleterre (Damian Lewis) et artisan de la Réforme anglaise.
A la fin des années 1520, désespéré que Catherine d’Aragon ne lui ait toujours pas donné d’héritier - et surtout, très amoureux de sa maîtresse Anne Boleyn -, le roi, fervent catholique, demande au pape d’annuler son mariage. Comme ce dernier refuse et qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même, allez hop, rupture avec Rome et c’est moi le chef de tout, à commencer par l’Eglise. En fait, Henry VIII détestait qu’on s’oppose à lui. Il aurait d’ailleurs inspiré le personnage de Barbe bleue, pour avoir fait exécuter deux de ses six épouses.
Aussi lente que passionnante, la minisérie, qui vient de remporter un Golden Globe, est brillamment écrite (par Peter Straughan, nommé aux oscars pour l'adaptation ciné de La Taupe en 2011) et interprétée.