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Libération
A la télé ce soir

Le piège de «Homeland»

La saison 5 que diffuse Canal + ce soir, rend toujours aussi accro. D'autant qu'elle résonne encore plus avec l'actualité.
publié le 3 février 2016 à 17h11

Une sorte de «syndrome Homeland» se rappelle chaque saison à ceux qui suivent la série depuis 2011. Peu avant le début de la diffusion, on se dit «Non, ça ne me dit plus rien, cette année j'arrête». L'impression de voir venir les grimaces de Carrie Mathison, son héroïne, à 10 kilomètres, de prévoir ses scénarios anxiogènes. On ne sait pas comment la série pourrait se réinventer. Et puis, on regarde tout de même le premier épisode, par curiosité, et les onze autres suivent comme une lettre à la poste. Cette saison 5 ne fait pas exception, et sidère même par sa puissance, ainsi que par son incroyable synchronisme avec notre époque troublée. Tout entière hantée par la guerre en Syrie, elle est relocalisée pour la première fois en Europe, à Berlin menacée par une attaque terroriste de grande ampleur. Deux jours après les attentats de novembre à Paris, Homeland diffusait son épisode 7, et offrait ensuite, pendant les cinq semaines qui restaient avant le finale, un écho brûlant à ce que nous vivions. Il en est certains pour qui suivre Urgences jadis était devenu une douleur, quand, pour quelque raison personnelle, ils en étaient venus à vraiment fréquenter un hôpital. Avec Homeland cette année, c'est un peu pareil : cela fait mal de la regarder, mais difficile d'en détourner les yeux.