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L'origine des viandes toujours opaque

Plus de 54% des produits transformés ne mentionnent pas l'origine de leur contenu carné, selon une étude de l'UFC-Que choisir.

Un jambon-beurre traditionnel. (Photo Loic Venance. AFP)
Publié le 08/02/2016 à 10h36

Une poule y perdrait ses poussins : 92% des sandwichs au poulet n'indiquent pas l'origine de la volaille que vous mâchonnez au-dessus de votre clavier d'ordinateur, selon l'enquête réalisée par l'UFC-Que choisir, trois ans après le scandale des lasagnes à la viande de cheval. L'association a analysé plus de 245 produits à base de viande de bœuf, de poulet et de porc, de marques nationales et de marques de distributeurs. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on ne ressort pas vraiment dans son assiette après la lecture de cette enquête.

En résumé, 54% des produits scrutés font l’impasse sur l’origine de la viande. Si le bœuf s’en tire moins mal que les autres avec 70% de produits mentionnant le pays d’origine, les préparations à base de poulet et de porc sont dans le brouillard avec respectivement 74% et 57% d’absence de mention. On relève ainsi que 75% des saucisses de Strasbourg sont apatrides et que 64% des nuggets de poulet ne portent aucune indication de leur origine.

Une transparence sans surcoût

L'UFC-Que choisir souligne aussi que «toutes les marques ne sont pas logées à la même enseigne». Si le Gaulois, Charal, Marie, Findus, Zapetti font figurent de très bons élèves avec 100% d'indication d'origine de la viande, Daunat, Père Dodu et Sodebo méritent un zéro pointé, selon l'association. Chez les distributeurs, Intermarché affiche 84% de provenance de la viande contre 57% chez Carrefour, 48% pour Système U, 33% pour E.Leclerc, 32% pour Auchan, 24% chez Casino et 23% pour Leader Price.

L'UFC-Que choisir tacle les industriels quand ils prétendent que l'étiquetage de l'origine serait impossible pour les produits très élaborés. «Faux ! rétorque l'association. Alors que les saucisses de Strasbourg ne contiennent que deux ingrédients principaux (la viande et le gras, tous deux issus du porc), l'étiquetage de l'origine y est plus rare (25%) que pour les plats complets (38%) dont les recettes sont bien plus complexes. De même, l'argument d'un renchérissement des produits alimentaires du fait de la traçabilité ne tient pas ; il ne représente qu'un surcoût de 0,7%, soit seulement +0,015 euro pour une barquette de lasagnes.»