Menu
Libération
Hot shots

Charlie Sheen visé par une enquête de la police de Los Angeles

L’enquête a été ouverte après des accusations selon lesquelles l’acteur aurait menacé de tuer son ex-fiancée, à qui il avait caché sa séropositivité.

Charlie Sheen sur le plateau du Today show sur NBC. (Photo DR.)
Publié le 09/04/2016 à 9h37

Jeudi soir, la police de Los Angeles annonçait l'ouverture d'une enquête pénale sur l'acteur Charlie Sheen, confirmant une information du site people RadarOnline publiée mercredi. «L'unité de gestion des menaces de la police de Los Angeles mène l'enquête sur ce dossier, les informations sur la victime sont confidentielles», a déclaré le policier Matthew Ludwig, précisant qu'un mandat de perquisition avait été émis. Aucun détail n'a été donné sur ce qui a motivé l'ouverture de l'enquête mais plusieurs médias affirment qu'elle est liée à des accusations selon lesquelles le comédien aurait menacé de tuer son ex-fiancée Scottine Ross.

Le magazine Hollywood Reporter a ainsi publié le long et surprenant récit de Dylan Howard, un journaliste du tabloid National Enquirer qui avait enquêté durant des mois sur la séropositivité de l'acteur révélée en novembre 2015. L'histoire est digne d'être adaptée en film. En 2010, Howard est journaliste pour le site people RadarOnline, depuis racheté par la maison mère du National Enquirer. Il récupère via une source le numéro de portable de l'acteur, alors la star la mieux payée de la télévision américaine grâce à la série Mon Oncle Charlie.

Le style de vie de Charlie Sheen – il fréquente plusieurs pornstars qu'il surnomme ses «déesses» – et sa réputation d'homme violent sont déjà connus. Un soir d'octobre 2010, une altercation avec son ex-femme à l'hôtel Plaza de New York envoie Sheen à l'hôpital pour une évaluation psychiatrique. Dylan Howard le contacte et, contre toute attente, Sheen répond à ses SMS. Ainsi naît leur relation qui prend une nouvelle tournure quelques mois plus tard, en février 2011. Howard le recontacte une fois de plus : des rumeurs le disent à nouveau accro à la cocaïne. L'acteur, furax, dément – toujours par SMS. Après un échange de messages improbables, le journaliste est invité à la villa californienne de Sheen pour le voir passer, devant ses yeux, des tests sanguin et urinaire. Les résultats sont négatifs : Sheen semble clean. L'acteur de Hot Shots et Wall Street souhaitait initialement que Dylan Howard boive son urine dans un tel cas de figure, mais le journaliste semble avoir échappé à la sentence - il intègre son cercle de confidents.

«Racket»

Une nuit, Sheen lui confie son téléphone portable, que le journaliste est libre de consulter seul pour télécharger des vidéos compromettantes d’une de ses ex de l’acteur. Ce dernier vient de virer son attaché de presse : il gère lui-même alors sa communication et fait confiance à Howard. Le journaliste devient mal à l’aise et devine que Sheen ne lui dit pas tout. Il met en place une équipe discrète de journalistes qui enquêtent pendant des mois pour confirmer une rumeur : Sheen serait séropositif et continuerait malgré tout à avoir de nombreuses relations sexuelles non protégées.

L’article de Dylan Howard n’est pas avare en détails très intimes, notamment sur les rapports homosexuels nombreux (et parfois filmés) qu’aurait eu l’acteur avant et après sa contamination. Dès juillet 2014, les journalistes ont des preuves que l’acteur paye des sommes rondelettes à différentes personnes, dont des ex, pour acheter leur silence quant à sa condition médicale.

En automne 2015, le National Inquirer est prêt à publier son scoop, par ailleurs déjà éventé quelques mois plus tôt dans un blog gossip dont les articles avaient été rapidement supprimés. Howard a toutes les preuves nécessaires. Sheen le sait, et décide de prendre la main. Il négocie avec la chaîne NBC et révèle sa séropositivité à l'antenne du Today Show le 17 novembre affirmant qu'il avait dû payer «plus de 10 millions de dollars» afin que certains membres de son cercle intime ne divulguent pas sa maladie, parlant là de «racket».

«Trahison»

Quelques heures avant la diffusion de l'entretien, le National Inquirer publiait sa première enquête sur l'affaire. Depuis, de nouveaux éléments ont trouvé le chemin de la boîte mail de Dylan Howard. Dans son récit pour le Hollywood Reporter, il mentionne ainsi des éléments qui peuvent expliquer l'ouverture de l'enquête policière visant l'acteur. Le mois dernier, il a reçu un enregistrement de 35 minutes dans lequel Sheen reconnaît avoir des relations sexuelles non protégées sans prévenir ses partenaires de son état santé car «ce ne sont pas leurs putains d'oignons».

L'info est révélée sur RadarOnline le 30 mars. Le lendemain, le site lance une accusation plus grave, toujours basée sur les enregistrements : Sheen aurait menacé de payer 20 000 dollars pour faire tuer Scottine Ross, son ex-petite amie qui menaçait d'éventer ses petits secrets, déclarant au passage : «je ne peux pas être racketté, ça s'appelle de la trahison. Et tu sais ce que c'est la trahison ? Ça mérite la peine de mort».

Charlie Sheen n'a pour l'instant pas réagi à ce nouveau rebondissement. Un de ses représentants a livré une brève et laconique réponse à l'article de Dylan Howard pour le Hollywood Reporter, sans nier aucunement les faits rapportés. Début mars, l'acteur débutait le tournage de Nine Eleven aux côtés de Whoopi Goldberg, un film indépendant signé Martin Guigui suivant cinq personnes coincées dans un ascenseur des tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001. La dernière apparition de Sheen dans un film remonte à Machete Kills en 2013. Sous son nom de naissance (Carlos Estevez), il y incarnait le Président des Etats-Unis.