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Libération
Pitié !

Comment (bien) manger à Cannes ?

La question du repas taraude les festivaliers en ces premiers jours. D'autant que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Non seulement il y a le gîte, mais il y a le couvert.
Capture d'écran de la carte de Da Bouttau, un peu au-dessus de nos moyens. (DR)
publié le 11 mai 2016 à 19h31

A Cannes, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne, merci bien pour l'évidence. Mais il n'y a pas que le gîte, il y a aussi le couvert. Ainsi, dans Variety, un certain Phil Gallo écrit : «Après une course effrénée à Cannes, il y a toujours un moment où on se sent libéré d'un poids et où on a le sentiment de pouvoir respirer à nouveau», avant de donner une liste de bons (= méga-reuchs) restaurants du coin. Enfin, «du coin» : Nice, Juan-les-Pins, Avignon ou San Remo. Toujours aussi forts en géographie, nos amis américains. Il semblerait également que les notes de frais de Variety soient légèrement au-dessus de celles de Libé, mais passons. La question du repas taraude donc les festivaliers en ces premiers jours, qui pour l'instant ne se demandent pas encore comment ils vont survivre à la quinzaine, mais ce qu'ils peuvent ingurgiter avant la projection de Sieranevada, et donc comment échapper ainsi au gargouillis incessant pendant les trois heures du film du Roumain Cristi Puiu ? La Libé Team s'est sacrifiée, abandonnant ses perfusions de mozzarella burrata, pour se rendre chez le «maître restaurateur Da Bouttau, auberge provençale Since 1860» où la côte de bœuf est à 80 euros pièce (désolé Kamel de la compta, et bisous). Verdict : le freak, c'est chiche. Europe 1 et l'AFP nous ont, quant à eux, renseignés sur cette question cruciale : qu'ont donc mangé les membres du jury pendant leur premier frichti ? Eh ben, pas de rösti. Sur une table présidée par George Miller (ça tombe bien, il est président), ont été servis du sablé au parmesan, du thon, puis une glace aux fruits rouges, menu censé évoquer les films du réalisateur (pas d'autruche ni de cochon de lait, bizarrement). Vanessa Paradis a dû être ravie. L'acteur danois Mads Mikkelsen aurait sorti un Tupperware de harengs crus de son smoking, dont l'odeur aurait incommodé László Nemes au point que le cinéaste hongrois se serait réfugié sur les genoux de Donald Sutherland. Et on nous murmure que Kirsten Dunst s'est resservi plusieurs fois de raisins. Fermentés.