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Libération
A la télé ce soir

Retour sur la traque des nazis français

Un documentaire de D8 revient sur une période oubliée de l'histoire : la traque des Français qui ont porté l'uniforme des SS ou de la Gestapo pour servir Hitler.
Deux Français membres des Légions des Volontaires Français en 1941 (akg-images / ullstein bild)
publié le 29 mai 2016 à 14h47

Dommage que ce documentaire n’aille pas au bout de son idée initiale, mais au moins dans sa première partie, on y apprend un pan méconnu de notre histoire : la traque des nazis français.

D’après ce magazine historique présenté par Guy Lagache, près de 30 000 Français ont choisi de rejoindre Hitler, et certains d’entre eux ont été complices des pires atrocités et même participé à la solution finale. A la Libération, forcément, il va falloir les identifier, les retrouver, amasser des preuves et les juger pour répondre à cette soif de justice qui suit les années d’Occupation.

Le film nous montre ainsi plusieurs exemples. Ainsi Guy Esclach qui avait sévi dans les Waffen SS de Grenoble, paradant dans les rues de la ville, et pratiquant la torture et la terreur. Réfugié dans le nord de l’Italie, il faudra toute l’ingéniosité de Pierre Fugain (père de Michel), jeune étudiant en médecine, résistant, pour aller le chercher en territoire contrôlé par les Américains. Le procès d’Esclash, condamné à mort et exécuté, servira d’exemple pour la suite.

Autre cas, celui de Marc Augier, condamné par contumace pour avoir servi sur le front de l’Est dans Légion des Volontaires Français avec pour mission de sécuriser les villages et traquer les résistants. Réfugié en Argentine après la guerre, il rentre à Paris et se constitue prisonnier. Il sera rejugé et condamné à une peine de prison, annulée peu après par l’amnistie votée par le gouvernement.

Des cas comme lui, il y en a beaucoup en fait, des hommes qui auraient été fusillés à la fin de la guerre mais qui ont profité d'une volonté de tourner la page après la guerre. Certains parvenant même à faire complètement oublier leur passé et à se faire une place dans les affaires et le show-business. Comme Christian La Mazière, agent de Gréco ou Dalida qui fit le coming-out de son passé de membre de la division Charlemagne dans le film d'Ophüls Le chagrin et la pitié en 1971. Un véritable choc à l'époque.

Cette première partie est vraiment passionnante. Mais le film s’intéresse ensuite à la traque des nazis les plus célèbres comme Eichmann, oubliant quelque peu son idée de départ.

Histoire interdite : nazis français, nazis allemands, de la fuite à la traque, ce soir sur D8 à 21h