Loin d'une idée reçue qui veut que la jeunesse ne pense qu'à s'encanailler, sexuellement parlant, une enquête publiée le 1er août affirme que les Américains nés dans les années 90 s'enverraient moins en l'air que leurs aînés. L'étude démontre que le pourcentage de jeunes entre 20 et 24 ans affirmant qu'ils n'ont pas eu de partenaires sexuels après leurs 18 ans est passé à 15% pour les personnes nées dans les années 90 contre 6% pour celles nées dans les années 60. La génération Y aurait donc sérieusement appuyé sur la pédale de frein.
Une baisse de l’activité sexuelle proche de la génération 1920
Ryne Sherman, professeur de psychologie de l'université de Floride et co-auteur de l'étude avec des chercheurs de deux autres facultés, explique que ces résultats vont à l'encontre de l'idée la plus communément admise qui veut qu'Internet, les réseaux sociaux, les applis comme Tinder, incitent les jeunes à se vautrer dans le foutre. Il n'en serait rien : «Cette étude contredit l'idée selon laquelle la génération Y serait particulièrement libérée, […] à la recherche de relations sexuelles sans lendemain.»
27 000 personnes ont été interrogées. Les résultats ont été croisés avec ceux des différents sondages menés par General Social Survey chaque année depuis 1989. Dans le détail, le fossé se creuse chez les jeunes blancs, les femmes, ceux qui n'ont pas suivi d'études supérieures ou qui ont fréquenté des offices religieux. Le concept même de virginité tend à se développer et séduit de plus en plus de jeunes. Cette baisse de l'activité sexuelle rapproche cette génération de celle née il y a un siècle. «La seule autre génération qui a montré un plus haut taux d'inactivité sexuelle était celle des personnes nées dans les années 1920», peut-on lire dans le compte rendu des universitaires.
Le sexe oral, «ça ne compte pas»
Les auteurs de l'étude estiment (sans avoir interrogé les sondés sur les raisons de leur abstinence) que cette chute de l'activité pourrait être due au fait qu'on vit de plus en plus tard chez ses parents, alors que les jeux vidéo, les services en ligne comme Netflix se développent et génèrent de l'inactivité. Le porno peut aussi avoir un impact sur la sexualité des jeunes, se substituant à l'acte sexuel. «L'accès [plus facile] à la pornographie est capable de soulager la libido», a déclaré Ryne Sherman. La génération Y n'estime pas les relations sexuelles comme celle qui l'ont précédé. L'universitaire ajoute : «Quand on interrogeait les jeunes dans les années 50 pour savoir s'ils avaient un partenaire sexuel, ils répondaient que le sexe oral ça comptait alors que les jeunes d'aujourd'hui diraient "oh non, ça ne compte pas parce que je n'ai pas eu de relation sexuelle".» Il est là, le choc des générations.