Les biens culturels (musique, presse, télévision, cinéma, radio, jeux vidéo…), largement accessibles en ligne aujourd'hui, représentent une part importante des usages et des revenus des acteurs du Net, comme Google et Facebook. C'est la conclusion d'une étude du cabinet Roland Berger, commandée par le Groupement européen des sociétés d'auteurs et de compositeurs (Gesac), et rendue publique jeudi. De l'eau au moulin des sociétés de gestion des ayants droit (1), relativement réservée sur la proposition de directive sur le droit d'auteur que la Commission européenne a présenté le 14 septembre.
«Je veux que les journalistes, les éditeurs et les auteurs soient rémunérés équitablement pour leur travail, peu importe que celui-ci soit réalisé dans un studio ou dans un salon, diffusé hors ligne ou en ligne, publié via un photocopieur ou relié à un hyperlien sur Internet», avait ainsi souligné le président Jean-Claude Juncker dans le discours sur l'état de l'Union 2016. Si cette réforme aborde le sujet du partage de la valeur entre créateurs et intermédiaires qui mettent en ligne massivement des œuvres protégées, elle paraît timorée au regard des sociétés de gestion collective et de certains Etats. Mais elle reste encore à débattre.
22 milliards d’euros en Europe
«Rééquilibrer des rapports asymétriques»
Proportionnellement, ce sont les plateformes vidéos, les agrégateurs de contenus et Facebook qui dépendent le plus des biens culturels pour leurs revenus. Ces biens culturels représentent respectivement 66 %, 75 % et 43 % de leur chiffre d'affaires en France comme en Europe, selon l'étude. Sur Facebook, 33 % des contenus publiés ou partagés en France sont liés aux biens culturels (51 % en Europe) et sur Google, environ 19 % des clics sur des liens sponsorisés dirigent vers des pages liées aux contenus culturels (18 % pour l'Europe).
(1) En France, la Sacem, la SPPF, la Scam, la Saif, l'Adami et la Spedidam.