C’est un nouvel épisode dans l’histoire mouvementée des démêlés judiciaires liés au rap américain : dans une plainte rendue publique lundi, l’ex-producteur – et brute épaisse – Marion «Suge» Knight, actuellement en prison, a accusé son ex-comparse Dr. Dre, devenu l’un des cadres dirigeants d’Apple, d’avoir engagé un tueur à gages pour se débarrasser de lui.

Poursuivi et incarcéré (après moult incartades qui lui avaient valu diverses poursuites par le passé) pour avoir volontairement écrasé en janvier 2015 un ancien partenaire en affaires, Terry Carter, sur le parking d’un fast-food de la région de Los Angeles, Suge Knight contre-attaque désormais en assurant que Dre a été le commanditaire de ce qu’il considère comme une embuscade dont il aurait été la cible. Dans les documents divulgués lundi, Suge Knight assure qu’il essayait seulement de se défendre contre un autre homme, Cle Sloan, qui aurait sorti une arme. Lui aussi avait été blessé sur le parking.

Jugé dans le cadre de ce dossier pour meurtre, tentative de meurtre et délit de fuite, des chefs d'accusation face auxquels il a plaidé non coupable, «Suge» Knight affirme de surcroît que Dr. Dre avait déjà tenté de le faire assassiner, fin août 2014, à l'occasion d'une soirée organisée par une autre star turbulente, Chris Brown, dans une boîte de nuit, où le colosse originaire de Compton avait été atteint par sept balles. «Andre Young [le véritable nom de Dr. Dre, ndlr] est responsable de ces deux crimes», selon la plainte. Un avocat de Dr. Dre a balayé les accusations en les qualifiant de «farfelues». Cle Sloan, lui, avait déjà nié avoir menacé «Suge» Knight.

Pour la partie artistique, dorénavant lointaine, rappelons que «Suge» Knight est célèbre pour avoir fondé avec Dr. Dre le label mythique Death Row Records, qui a notamment lancé Snoop Dogg et Tupac Shakur, lui-même assassiné en 1996 (dans des circonstances jamais élucidées), année où a périclité Death Row.

Dans sa plainte, lundi, Marion «Suge» Knight affirme aussi que Dr. Dre avait signé un accord par lequel il lui cédait 30 % de ses revenus à vie, y compris la part des 3 milliards de dollars (environ 2,75 milliards d’euros) déboursés en 2014 par Apple pour acquérir sa ligne de casques stéréo et accessoires Beats.