Une vente de photos aux enchères est organisée vendredi soir à Paris. L'initiative n'est pas d'une originalité fulgurante, on le concède, mais son objectif est assez vertueux puisqu'à l'opposé de toute notion spéculative, elle visera à soutenir professionnellement des réfugiés. L'idée est partie de Déclencheurs, une association qui se dit «strictement bénévole» et garantit «la bonne direction des fonds, après retenue d'un pourcentage (10%) à destination des photographes». Les bénéfices sont ainsi destinés à Singa, une association qui soutient des réfugiés porteurs de projets et propose des cours de français et des formations en entreprise.
Parrainée par le photoreporter de l'agence Magnum, Thomas Dworzak, le photographe documentaire palestinien Raed Bawayah, et soutenue par l'agence Myop, la soirée espère ainsi «apporter sa pierre à l'édifice du vivre ensemble, tout en valorisant un métier en grande précarité, car, en raison de la crise de la presse, du dictat éditorial, où le spectacle prend parfois le pas sur le sujet, et du traitement unilatéral de l'information, le photojournalisme connaît des heures difficiles. Un état de fait paradoxal compte tenu de la place incontournable de l'image aujourd'hui». Conclusion : «Une urgence s'impose et s'incarne dans la nécessité de repenser le modèle économique de cette profession.»
Pour sa soirée inaugurale, Déclencheurs propose donc les images de cinq jeunes photojournalistes français sur le thème de la condition des réfugiés : Pierre Gautheron, Rose Lecat, Johanna Senpau, Christophe Stramba-Badiali et Louis Witter. Chacun présentera une sélection de dix photos, au prix de départ de 40 euros (tirages 30x45 cm). Après la vente, prévue jusqu’à 23 heures, la soirée, qui se veut la moins engoncée possible, sera prolongée par une animation musicale.
Vendredi 9 décembre, de 19h30 à 2 heures, A la folie, Parc de La Villette, 26 avenue Corentin Cariou, 75019, métro Corentin Cariou.