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Libération
Doutes

Michel Polnareff aurait-il menti sur son état de santé ?

Selon «Le Journal du Dimanche», le producteur des spectacles aurait saisi ses avocats après avoir eu des doutes à propos des deux concerts annulés pour raisons de santé. Mais le médecin de l'artiste maintient son diagnostic.

Michel Polnareff le 8 novembre 2016 à Nice (Photo VALERY HACHE. AFP)
Par AFP
Publié le 11/12/2016 à 12h49

Les annonces alarmantes sur l'état de santé de Michel Polnareff pourraient avoir «servi à légitimer l'annulation de deux concerts», selon le Journal du Dimanche, une version fermement contestée par le médecin du chanteur le Dr Philippe Siou.

«L'hospitalisation cache-t-elle un imbroglio personnel, un litige financier et une intox médiatique ?» interroge le journal. Selon le JDD, le producteur des spectacles, la société Gilbert Coullier, a saisi ses avocats à propos des deux concerts annulés, à Nantes et Paris, soit une somme de 500 000 euros en jeu.

Le journal affirme que le jour de l’annulation des deux dernières étapes de sa tournée (Nantes et Paris), le chanteur a été vu au bar de son hôtel où il a laissé une addition de 362 euros. Le producteur Gilbert Coullier, mécontent, écrit alors à l’avocat de Michel Polnareff pour demander des explications, selon le journal.

Le samedi 3 décembre, le chanteur fait volte-face et se dit prêt à partir dans l’après-midi pour Nantes, où l’attend l’ultime concert de la tournée. Mais il revient dans l’après-midi sur sa décision et appelle le Dr Philippe Siou, de l’hôpital américain de Neuilly, qui décide de le placer en observation pour le week-end.

C'est ce médecin, ayant soigné de nombreuses personnalités du spectacle, qui évoque le mardi suivant lors d'une conférence de presse «une embolie pulmonaire bilatérale qui engage son pronostic vital».

«Je suis droit dans mes bottes», a dit Philippe Siou. «J'ai des éléments purement factuels, j'ai des examens, des scanners où on voit des caillots de sang dans ses poumons». «Que les gens qui disent "il n'a rien" viennent le voir. Qu'un magistrat saisisse un expert judiciaire et que cet expert judiciaire vienne dans notre hôpital, on lui sortira le dossier», ajoute-t-il. Dans Le Parisien, le médecin insiste:«Je ne suis pas l'ami de M. Polnareff, je suis médecin, un technicien, un praticien. Il a été victime d'une embolie pulmonaire et son pronostic vital était engagé. J'ai fait une déclaration écrite officielle lundi dernier qui m'engage mais engage aussi l'hôpîtal sur la base d'examens complets. Je n'ai aucun état d'âme. Lorsqu'un expert sera nommé, il constatera sur les radios que ses vaisseaux pulmonaires étaient complètement bouchés. L'hôpital fonctionne avec un système à l'américaine, très légaliste, où tout ce que nous faisons est consigné. Je suis responsable de ce dossier mais je ne suis pas seul à avoir pris en charge M. Polnareff.» Interrogé sur l'hypothèse d'une imprégnation alcoolique, le médecin répond que le bilan hépatique fait à l'entrée du chanteur à l'hôpital était «strictement normal». 

«Je suis surpris de ce déni. Une embolie pulmonaire ne s'invente pas», a pour sa part réagi Fabien Lecoeuvre, l'attaché de presse du chanteur depuis douze ans. «Personne ne comprend ce déni de situation de Gilbert Coullier. Depuis le début il n'accepte pas l'embolie pulmonaire de Polnareff constatée et certifiée par les médecins. N'aurait-il pas payé la police d'assurance ?», demande-t-il, soupçonnant «un loup».

L'interprète du Bal des Laze a enchaîné près de 70 concerts depuis le printemps. Il a été victime en début de semaine dernière d'une sinusite qui s'est transformée en bronchite, selon Fabien Lecoeuvre. Sous antibiotiques, il avait toutefois pu assurer trois concerts consécutifs, à Toulouse, Pau et Bordeaux. Il avait renoncé à la salle Pleyel à Paris, vendredi 2 décembre, puis au Zénith de Nantes, samedi 3 décembre.