Jeudi, dans le cadre du Printemps de Bourges, qui bat son plein jusqu’à ce week-end, le Centre national de la chanson des variétés et du jazz (CNV), une structure sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, a présenté les conclusions de son étude sur l’économie des festivals en France. Celle-ci porte sur 84 événements, disséqués durant l’année 2016. Parmi ceux-ci, on trouve les Francofolies de la Rochelle, Mythos, Africajarc, Worldstock, Nancy Jazz Pulsations, Astropolis, Art Rock, Art Sonic, Reggae Sun Ska, Scopitone…
Il est observé que «dans le champ des musiques actuelles, les festivals génèrent le tiers de la fréquentation payante et de la billetterie». En moyenne, les festivals sont âgés de vingt ans, durent six jours, génèrent 17 828 entrées payantes pour un prix du billet de 26 euros. Ils consacrent 30% de leurs charges à l'artistique, 43% à la technique, logistique, sécurité et 28% aux autres charges (communication, fonctionnement…).
Entre 2014 et 2016, les charges artistiques se sont accrues de 6% par an en moyenne - ce qui correspond grosso modo à une hausse des cachets, avec des artistes toujours plus «gourmands» qui cherchent à compenser les méventes de disques. Quant aux charges techniques, logistiques et de sécurité, elles sont à +7% avec, bien sûr, la problématique sécuritaire liée contexte actuel en France qui incite les organisateurs à ne pas lésiner sur les fouilles et contrôles en tout genre, ce qui nécessite un renforcement des moyens humains mis en œuvre.
Malgré les difficultés de l'année 2016, où l'on avait constaté une grande disparité dans les événements, certains cartonnant alors que d'autres subissaient le contrecoup d'une météo pourrie (au tout début de l'été) et de l'Euro de football organisé sur le territoire français, l'étude observe que les festivals ont «augmenté leurs recettes propres de 7% par an entre 2014 et 2016 (+6% de billetterie, +14% bars/buvettes et concessions), qui représentent près des 2/3 du total de leurs produits. Ces nouvelles ressources, associées au développement et à la diversification des partenariats privés (+9% / an en moyenne, pour atteindre 15% du total de leurs produits en 2016), prouvent la capacité des festivals à rebondir. Si le fonds d'urgence mis en place fin 2015 a permis de les soutenir dans la mise en œuvre de mesures de sécurité "d'urgence", les professionnels savent que ces surcoûts n'ont rien de conjoncturel et plus les manifestations sont modestes plus le poids budgétaire de ces surcoûts est important» précise l'analyse.
Pour la première fois, le CNV constate «une stabilisation voire une diminution du soutien des collectivités territoriales». Depuis la précédente étude, il y a plus de festivals qui se sont créés, que de festivals qui ont périclité.