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Libération
Punk is dead

Disparition d'Andy Gill de Gang of Four

Formation essentielle du post-punk britannique, le groupe originaire de Leeds n'avait connu que momentanément le succès mais influencé le rock en profondeur. Son guitariste et fondateur Andy Gill est mort samedi, à l'âge de 64 ans.
Andy Gill à Hollywood, en 2005. (Frazer Harrison/Photo Frazer Harrison. Getty Images. AFP)
publié le 1er février 2020 à 21h34

On a tous dansé, un jour ou l'autre, sur la musique de Gang of Four. Redécouvert à l'orée des années 2000 grâce au renouveau post-punk en provenance de New York (LCD Soundsystem, The Rapture, Radio 4) ou du Royaume-Uni (Bloc Party), ce groupe essentiel du rock anglais avait posé toutes les bases ou presque du genre en mode dansant – funk mécanique, voix nasale et furax – avec son chef-d'œuvre dance punk Entertainment!, sorti en 1979.

Mais l’élément le plus reconnaissable de la musique de ce quatuor très politisé, fondé à Leeds en 1976, était sans doute la guitare tranchante et hurleuse d’Andy Gill, fan de Jimi Hendrix et d’avant-garde constructiviste qui rêvait de révolution par le rock et par la danse plutôt que par les armes. Il est décédé ce samedi à l’âge de 64 ans, après quarante ans de carrière en dents de scie (le groupe s’est séparé et reformé deux fois, en 1991 et 2004), entre engagement de tous les instants et demi-galère à l’arrière-plan.

Le legs de Gang of Four n’en demeure pas moins considérable : de Nirvana à R.E.M. en passant par les Red Hot Chili Peppers ou Franz Ferdinand, tous doivent un peu, beaucoup ou énormément à ce groupe si méconnu et si éminent du rock britannique.