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Rock

Frank Zappa fait fumer le palais des sports

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Tant pis pour les grincheux, il sera ce soir à Nantes et demain à Rouen
par BAYON
publié le 15 juin 2020 à 17h56

C’était bien la dernière chose à laquelle on se serait attendu. Bien sûr, les locations étaient complètes depuis belle lurette lorsque le premier show débuta, le 10 juin à 19h. Mais tout de même, ce triomphe, comment l’aurait-on supposé ?...

Vieux briscart

Le Palais était étrangement plein, le soir du 11, et calme. Plein d’une sorte de recueillement étonnant. Comme l’attente d’une célébration. L’attention soutenue, exigeante et sereine, d’un public différent. Les macaques n’étaient pas là. Ces abrutis qu’on voit continuer à pogotter cinq ans après aux premiers rangs des plus mauvais concerts, par principe, ces crispés de la manche qu’on voit rôder aux portes des lieux modes, étaient absents. Ce vieux clou de Zappa ne valait pas le déplacement. Les gens présents étaient de notre âge. Un peu vieux. Ordonnés. Assis.

Il est entré à l’heure « exacte », dans la plus parfaite tradition Zappaïenne, pour entamer le concert le plus professionnel de l’année rock française : un solo de guitare à sa façon. Sans illumination. Et sans une croche d’hésitation.  Frank Zappa est comme sa guitare : évident. Pantalon flottant à la sénégalaise, babouches, chemise africaine et cheveux courts. Le corps aisé, le geste facile, la silhouette nette, dure, mais désinvolte. Dès le deuxième morceau, tout est dit. Le ton est donné par les voix noires des deux guitaristes qui encadrent Zappa de part et d’autre de la scène, en vedettes. Le concert sera funky. De bout en bout balancé entre les pulsions nègres, (parfaitement