Un an de prison, 3 000 francs d'amende : c'est le tarif que devrait payer Zola selon la cour d'assises de Versailles pour avoir publié son fameux «J'accuse» à la une de l'Aurore, le 13 janvier 1898, prenant la défense du capitaine Dreyfus dans l'affaire tragique qu'on ne rappellera pas ici. Emile Zola est condamné pour avoir attaqué avec sa plume Félix Faure, président de la République, qui mourra d'une crise cardiaque, consécutive à un abus d'une autre sorte de plume avec sa maîtresse (mais c'est une autre histoire). Le 18 juillet, le père des Rougon-Macquart choisit l'exil à Londres plutôt que la taule, prend le train tout seul le soir, sans bagage, arrive le matin et s'installe à l'hôtel Grosvenor sous le transparent pseudo de Monsieur Pascal. Sa femme, Alexandrine, et sa maîtresse, Jeanne, ex-lingère du couple et mère de ses enfants, sont restées à Paris et le rejoindront plus tard. Il fait du vélo et de la photo, vit assez reclus et pond l'étrange et assez oubliable Fécondité. Il rentrera au bout de onze mois, bien moins que Hugo ou Napoléon, dans le genre exilés politiques célèbres.
C'été un...
18 juillet 1898 : Emile Zola doit s’exiler à Londres
Portrait non daté d'Emile Zola. (AFP)
par Emmanuèle Peyret
publié le 17 juillet 2020 à 17h06
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