A peine une semaine après les révélations d’inceste concernant le politologue Olivier Duhamel, c’est une autre personnalité d’un establishment bien différent, celui de l’art contemporain, qui s’est retrouvée incriminée par une enquête très fouillée parue dans le Monde. Claude Lévêque, figure de la contreculture passée à l’art dans tout ce qu’il a de plus officiel (il a représenté la France à la Biennale de Venise en 2009, un tapis signé de lui orne le sol du palais de l’Elysée), est visé par une enquête pour «viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans» sur plusieurs jeunes garçons après la plainte déposée par le sculpteur Laurent Faulon, qui affirme avoir été violé par l’artiste dès l’âge de 10 ans (les accusations ont été démenties par l’avocat de Claude Lévêque, Emmanuel Pierrat).
Et, tout de suite, les mêmes questions ont surgi, sous-entendant une endogamie coupable dans le milieu concerné : est-ce que «tout le monde» savait ? L’un des artistes les plus soutenus par l’institution française a-t-il bénéficié d’un aveuglement collectif, alors que déjà le milieu semble se souvenir qu’il était souvent entouré, notamment en vernissage ou en montage d’expo, par de jeunes garçons ? «Qui, dans le milieu de l’art, peut prétendre n’avoir pas été au courant ? demande ainsi sur Twitter le commissaire et galeriste Stéphane Corréard. Personne. […] Qui, toutes ces années, l’a soutenu, exposé,