C’est un voyage en Italie en compagnie d’un peintre du XIXe et d’un photographe du XXIe. François-Marius Granet (1775-1849) et Bernard Plossu ont en commun un amour pour une Italie discrète, silencieuse, sans effet ni esbroufe. Dans le cadre de sa saison romaine, le musée Granet met en regard les aquarelles, lavis et dessins du peintre aixois avec une centaine de photographies de Plossu, la plupart inédites, couvrant la période de la fin des années 70 à 2017.
Solitude et humilité
Mieux qu’un grand tour : d’incessantes échappées de deux hommes amoureux d’une Italie à la fois archétypale et loin des clichés. Une ruelle sectionnée par une ombre en diagonale, les vieilles pierres d’un muret, un village perché, des escaliers de côté, des pins ou des cyprès : de ces paysages urbains ou naturels dépeuplés qui semblent avoir traversé les siècles silencieusement affleure un sentiment mêlé de solitude et d’humilité. Car ce que l’on voit là est moins proche de la carte postale que du fragment d’arrière-plan. Celui des grands portraits classiques, que Bernard Plossu avoue regarder à la loupe pour observer ces petits bourgs, ces collines, ces châteaux et les routes serpentines qui y mènent souvent. «Je vais en Italie pour retrouver ces petites villes et villages de fond de toile», confie dans le beau catalogue Plossu, photographe arpenteur et grand amateur de peinture.
Par ses petits formats et le choix du 50 millimètres, Plossu fait le choix de se placer «au plus près de l’œil». Comme Granet dan