Trump, évidemment. Comment imaginer Jim Shaw passer à côté de pareille aubaine ? Lui qui explore depuis quarante ans la face sombre de l’Amérique, et nourrit parallèlement une passion pour les affaires capillaires, ne pouvait faire l’impasse sur le toupet, dans tous les sens du terme, du président-phénix. Et, de fait, Donald Trump et son impayable balayette jaune poussin font partie, avec une poignée d’affreux, de Richard Nixon à Brett Kavanaugh (nommé à la Cour suprême des Etats-Unis malgré des accusations de viol), de la galerie de portraits au vitriol épinglés au centre de son exposition au Musée d’art contemporain d’Anvers (le M HKA).
Alors que la Bourse du commerce célébrait cet automne à Paris son ancien compagnon de route Mike Kelley, Jim Shaw avait plus ou moins disparu des radars depuis sa rétrospective au New Museum of Contemporary Art de New York. C’était il y a dix ans. «Qu’est-ce qui a hanté Jim Shaw durant ces dix années ?», s’est alors demandé la commissaire Anne-Claire Schmitz qui, de son propre aveu, ne fait pas partie du petit cercle de spécialistes gravitant autour de cet artiste culte. Jim Shaw, membre d’une des triades les plus influentes de la scène underground américaine, avec le maître ès scatologie Paul McCarthy et Mike Kelley, créa avec ce dernier, dans les années 70, le groupe Destroy All Monsters. Il quitta ensuite son Michigan natal pour rejoindre l’expérimentale école d’art Cal Arts, à Los Angeles, où il s’est depuis établi.
Femme et quadra