Commençons par la toute fin, vers 5 heures du matin, quand Tiago Rodrigues, monsieur Loyal, referme cette nuit avignonnaise sur la scène de la cour d’honneur du palais des Papes, deux jours avant le scrutin décisif du dimanche 7 juillet. Commençons par sa conclusion qui souligne la nécessité de cette nuit conçue rapidement face à l’urgence, avec une foule d’interventions, celles d’artistes, de politiques, de syndicalistes, de militants – et parmi eux l’association avignonnaise Rosmerta qui accueille les mineurs en exil. L’aurore est venue, les rangs se sont clairsemés, et Tiago Rodrigues réinvoque la raison d’être de cette nuit, pour qui en doutait : «N’importe quelle direction du Festival d’Avignon de n’importe quelle nationalité doit prendre la parole quand la démocratie est menacée.» Le directeur du Festival d’Avignon rappelle d’où il vient, qui il est, lui «le fils d’un homme qui était persécuté par une dictature d’extrême droite au Portugal et qui, pour pouvoir exister, a trouvé accueil en France». Il ajoute : «La dette envers la France qui m’a permis d’exister me force à me battre pour la démocratie et la République française.» Et aujourd’hui ?
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Toute une nuit comme une évidence. L’évidence qu’il est impossible de faire comme si de ne rien était, danser sur le Titanic, spectateurs, artistes, habitants, personnes qui travaillent à Avignon pendant le Festival, élus, syndicalistes, associatifs. Impossible de jouer et voir des