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A Lafayette Anticipations, Mark Leckey et ses transes tragi-chroniques

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Jusqu’au 20 juillet à la fondation parisienne, l’artiste, rare en France, explore son enfance britannique dans les eighties, l’ivresse des free parties et l’impact des nouvelles technologies, pour lui archaïques et surnaturelles.
«Fiorucci Made Me Hardcore» (1999). (Mark Leckey/Courtesy de l'artiste)
publié le 28 avril 2025 à 15h59

L’occasion de revoir son chef-d’œuvre de film footage sur grand écran était inespérée. Mark Leckey, lauréat du prix Turner en 2008, se fait tellement rare en France. Son unique exposition, au Consortium à Dijon, remonte à dix-huit ans. Alors, sans plus attendre, on est monté au dernier étage de Lafayette Anticipations pour commencer par ça, la fin du show, qui diffuse la première pièce de l’artiste anglais né dans la banlieue de Liverpool : Fiorucci Made Me Hardcore. Les scènes de bals où les danseurs et danseuses, se tenant bras dessus bras dessous, chope de bière à la main, succèdent à des images de rave party, où des teufeurs hagards, regards extatiques, corps ivres de samples, secoués de spasmes, agitent leurs bras maigrichons au-dessus du bob de leur voisin ou entre leurs jambes. Autant de moments de félicité tapageuse et insouciante qui s’enchâssent les uns à la suite des autres, au rythme d’une petite musique techno stridente, ponctuée d’un lancinant tintinnabulement de clochette qui s’interrompt parfois, en même temps que le film se met sur pause. Avant que ça ne reparte pour un tour. Alors les fêtes, les danses, les pas, les mouvements s’entremêlent au lieu de se suivre.

Les couleurs, saturées, transpirent comme les corps des danseurs. Issues de vi