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A Lafayette Anticipations, Martine Syms va cahin-chaos

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Entassant sur trois étages ses photos, films et œuvres plastiques, la prolifique artiste américaine s’enferre dans un geste contestataire convenu et fouillis.
«This I a Studio / Aunty 35», Martine Syms (2022-2023). (Martine Syms)
publié le 13 décembre 2024 à 6h42

Pleine comme un œuf, saturée de vidéos, projetées sur grand ou petit écran (incrusté parfois dans une housse de vêtement), entassant des shoppings bags, siglés du logo de l’exposition et achalandée de goodies (tee-shirts ou gobelets), Total porte bien son titre. Martine Syms sort tout, le grand jeu, la totale, des œuvres à foison, ses films (façon story des réseaux sociaux, extraits de sitcoms ou de talk-shows), ses dessins, ses objets, ses séries de photographies, et même le carton dans lequel l’une d’elles a été transportée de son atelier de Los Angeles jusqu’à Lafayette Anticipations, dans le IVe arrondissement de Paris, sans oublier son bureau à l’atelier dont une image est placardée au deuxième étage.

C’est le bazar. Ou plutôt, selon le texte de l’exposition, «un magasin d’un nouveau genre» (ce qui revient sans doute au même). Ce show multiplexe à la fois boutique, studio, lieu de stockage ou de déstockage, voire smartphone géant, ce lieu qui ne veut pas être seulement celui qu’on prévoyait (un espace d’exposition) ne serait pas complet s’il n’implantait pas, au troisième étage, un mur d’écrans où sont diffusées, en live, les images de l’exposition et de ses spectateurs. C’est la salle de surveillance de Total, censée nous apprendre qu’on y est surveillé, exposé aux regards méfiants de l’institution (ou du magasin).

Bordel ambiant

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