«Aujourd’hui on part en voyage. On est un peu des explorateurs du passé et du présent. Au Mucem, on ne trouve pas que des sculptures, on y trouve aussi des objets du quotidien. Car le Mucem parle de nous.» Anaïs Walh est guide conférencière. Un micro-cravate épinglé à sa marinière, ce dimanche 30 mai, 9 heures, elle embarque dans le bus de collection de 1978, restauré pour l’occasion, qui sillonne les cités des quartiers Nord de Marseille pour conduire ses habitants au musée, à deux pas du Vieux-Port. D’une mallette en osier, elle extrait une boussole, des nœuds marins, une boîte à sardines… autant d’objets qui lui permettent d’animer ce trajet dans le temps.
«Destination Mucem», c’est le nom donné à ce projet gratuit de mobilité et de médiation culturelle lancé par le musée marseillais à l’attention des publics éloignés socialement et géographiquement du centre-ville. Si le Mucem a été pensé pour être accessible et populaire, seulement 30 % de la population marseillaise le fréquente, dans les faits. «Si le succès du Mucem ne s’est pas démenti depuis son ouverture en 2013, on s’est aperçu que certains publics ne venaient pas jusqu’à nous, souligne Jean-François Chougnet, son directeur. A Marseille, l’éloignement et les difficultés de l’existence vont souvent de pair.» Par roulement, selon le dimanche, le bus desservira