«C’est notre moment Bouvard et Pécuchet», frétille le tonitruant Chris Dercon, contemplant la scène qui se déroule derrière une baie vitrée de la nouvelle Fondation Cartier, place du Palais-Royal à Paris. De l’autre côté de la vitre qui encadre les œuvres à la manière d’un diorama, des passants pressés dévalent la rue de Rivoli, et des silhouettes en ombres chinoises se découpent par milliers derrière les hautes fenêtres du Louvre. Le cœur battant de la capitale, des arts, du savoir.
Nouvelle venue dans le quartier, Cartier, qui n’est pourtant pas une néophyte – créée en 1984, elle est même la pionnière des fondations d’entreprise pour l’art contemporain –, rejoint la cour des grands. Elle quitte le boulevard Raspail, où elle logeait depuis trente ans, pour investir l’ancien Louvre des Antiquaires, entièrement désossé et transformé par l’architecte Jean Nouvel