C’est une action coup de poing qui a eu lieu ce lundi de Pâques dans un Paris désert et frigorifique, en une demi-douzaine de lieux emblématiques. Une action d’une minute, laissant les passants hallucinés par ces treize jeunes filles et garçons au torse nu et rempli d’écritures au feutre noir : «Jeunesse piétinée, culture sacrifiée», «en manque de Culture», «on veut rêver», «je vais disparaître». Ils disent en chœur un court texte où l’on rapte au vol des phrases comme : «Le gouvernement joue avec nos outils de travail en nous empêchant de nous retrouver, de créer et nous regrouper et de vivre» et qui se termine par un définitif : «Nous avons la vingtaine et nous sommes vos suicidés. Et nous ne laisserons personne nous dire que c’est le plus bel âge de la vie.» Puis ils détalent, et remettent leurs tee-shirts laissés au pied du métro.
Qui sont-ils ? Les passants ne le saisissent pas forcément, mais ça n’a pas d’importance, car ils ont vocation à élargir leur groupe et «défendre la parole de tous les précaires» explique Charlotte, contactée après l’opération. Le mouvement #Ouvertureessentielles, qui emprunte au mode opératoire très visuel des Femen, est parti de quelques étudiants du théâtre national de Strasbourg.
Après leur passage éclair place de la République, un cheminot à la retraite tente de comprendre en s’écharpant avec un jeune homme : «Tout de même, ce n’est pas la grande guerre. Ce n’est pas les poilus. Ça va reven