Une instrumentalisation du mouvement futuriste à des fins politiques… Une narration pseudo-historique à la botte d’Elon Musk… Une illustration de l’ingérence de l’extrême droite dans les institutions culturelles italiennes… En dépit des controverses pleuvant dans la presse internationale depuis des mois, la vaste exposition «le Temps du futurisme», souvent présentée comme «le grand projet culturel de la droite italienne», a finalement ouvert ses portes début décembre et jusqu’à février à la Galerie nationale d’art moderne de Rome (Gnam).
L’événement, qui entend explorer en profondeur le lien entre le grand mouvement artistique italien du XXe siècle et l’innovation scientifique de l’époque à travers 350 œuvres (leur nombre a été raboté d’un quart), a été lancé en grande pompe en décembre 2023 par l’ancien ministre de la culture Gennaro Sangiuliano, lequel masquait à peine son ambition : réhabiliter une avant-garde trop réduite au fascisme de certains de ses plus grands représentants. Ce serait, selon le commanditaire lui-même, «l’exposition la plus attendue de 2024».
Contrer «l’hégémonie culturelle de la gauche»
Encore une exposition sur le futurisme, donc, en dépit des nombreuses rétrospectives déjà lancées ces dernières années, à commencer par celle de 2008 organisée au centre Pompidou pour le