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Libération
Extrême droite

A Rome, le futurisme sous l’œil technophile de Giorgia Meloni

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Commandée par le gouvernement italien, l’exposition consacrée à l’avant-garde du début du XXe siècle a ouvert ses portes début décembre, suscitant l’ire de nombreux détracteurs qui dénoncent omissions historiques et ingérences politiques.
L’événement entend explorer en profondeur le lien entre le grand mouvement artistique italien du XXe siècle et l’innovation scientifique de l’époque à travers 350 œuvres. (Marco Di Gianvito/ZUMA Press Wir/SIPA, Marco Di Gianvito/ZUMA Press Wire. Shutterstock)
publié le 13 janvier 2025 à 17h36

Une instrumentalisation du mouvement futuriste à des fins politiques… Une narration pseudo-historique à la botte d’Elon Musk… Une illustration de l’ingérence de l’extrême droite dans les institutions culturelles italiennes… En dépit des controverses pleuvant dans la presse internationale depuis des mois, la vaste exposition «le Temps du futurisme», souvent présentée comme «le grand projet culturel de la droite italienne», a finalement ouvert ses portes début décembre et jusqu’à février à la Galerie nationale d’art moderne de Rome (Gnam).

L’événement, qui entend explorer en profondeur le lien entre le grand mouvement artistique italien du XXe siècle et l’innovation scientifique de l’époque à travers 350 œuvres (leur nombre a été raboté d’un quart), a été lancé en grande pompe en décembre 2023 par l’ancien ministre de la culture Gennaro Sangiuliano, lequel masquait à peine son ambition : réhabiliter une avant-garde trop réduite au fascisme de certains de ses plus grands représentants. Ce serait, selon le commanditaire lui-même, «l’exposition la plus attendue de 2024».

Contrer «l’hégémonie culturelle de la gauche»

Encore une exposition sur le futurisme, donc, en dépit des nombreuses rétrospectives déjà lancées ces dernières années, à commencer par celle de 2008 organisée au centre Pompidou pour le