Qu’ont en commun une académie de boxe féministe et antifasciste, une chorale qui chante toutes les semaines le chant des partisans en yiddish depuis soixante ans, et un collectif constitué de femmes trans et pas trans dont on verra The Last Supper inspiré de la Cène, dans le cadre du Festival d’automne à la Maison des métallos ? Que fabriquent dans le même bâtiment, les graphistes du Parquinho Grafico, une coopérative de couturières boliviennes, et une chorale coréenne ? Peut-on passer directement de la clinique de psychanalyse gratuite qui officie chaque samedi matin sans qu’il soit nécessaire de prendre rendez-vous, au cours de yoga initié par une prof antigrossophobe avant de faire un détour dans une communauté guaranie à São Paulo, qui repense entièrement son organisation politique ? Oui, que partagent tous ces gens, non comme un gâteau, mais comme visée, manière d’agir ? Qu’est-ce qui les relie, à la Casa do Povo, «maison du peuple», institution juive ouverte «à l’altérité radicale», selon le mot de son persuasif et érudit directeur Benjamin Seroussi ? Un centre d’art dont ils ne sont pas simplement des artistes en résidence ou usagers, et dont la vingtaine de collectifs, ceux qu’on appelle «le peuple de la casa» ont les clefs.
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On peut définir la Casa do Povo comme une utopie concrète et bien vivante au cœur de Bom Retiro, ce quartier populaire de São Paulo qui accueillit avant et après guerre une partie de la diaspora juive qu’elle soit laïqu