Elle a 240 ans au compteur. Et compte parmi les plus anciennes écoles des beaux-arts en France. Créée en 1782, augmentée en 1993 d’une spécialité design, l’école d’art et de design (Esad) de Valenciennes va dans le sens de l’histoire : elle a quitté ses locaux historiques du centre-ville en 2005 pour s’installer dans le siège de feu Usinor-Sacilor (ancien fleuron de la sidérurgie), un bâtiment plus insulaire mais ultra-fonctionnel. Et elle pourrait une nouvelle fois suivre la pente tragique du détricotage culturel sur un territoire, les Hauts-de-France, qui a pourtant largement misé sur la culture pour faire barrage à la montée du RN.
Fragilisée depuis 2012 par l’arrivée d’un nouveau maire (UDI, puis Horizons), Laurent Degallaix, qui a commencé à ponctionner les budgets de subventions, elle est à nouveau sur la sellette suite à la non-reconduction de son actuelle directrice, Nawal Bakouri, arrivée en janvier 2020. Depuis, elle a vu défiler pas moins de trois présidents à son conseil d’administration et, surtout, fait face à un scénario budgétaire impossible.
D’année en année, le budget de l’école n’a en effet cessé de fondre, pour se réduire aujourd’hui à 1,2 million d’euros, alors que son fonctionnement nécessite au moins 1,6 million. Une misère quand on sait que les écoles d’art de taille équivalente,