Sur le papier, l’exposition «In the hours between dawns» («dans les heures entre les aubes»), qui réunit onze artistes, promet d’être collective. Sur place, à l’Institut d’art contemporain (IAC), elle ne l’est plus trop, parce que les espaces ne font jamais l’objet d’une mise en partage : onze artistes, onze salles, une chacun et zéro en commun. Nul ne se risque dans celle de l’autre. A aucun endroit, la moindre confrontation, la moindre croisée du visible. Chacun chez soi et tout se passe bien, sans embrouilles entre les invités, ni surprises dans l’accrochage. A ce rythme-là, c’est donc plutôt onze expositions individuelles qu’on visite. Voire onze œuvres, puisque la plupart des salles n’en présentent qu’une ou qu’une série. Ce qui a l’avantage de la clarté et de la sobriété budgétaire, les caisses d’un centre d’art régional ne sont guère renflouées par les temps qui courent – l’IAC attend d’ailleurs depuis plus d’un an qu’un nouveau directeur soit nommé.
Le motif de l’exposition se veut, lui aussi, assez sobre, bon teint et dans l’esprit du temps de l’art qui veut se soucier des autres, «des existences solidaires, intimes et endurantes, enjolive le texte d’intention, qui se tiennent dans la pénombre d’un devenir incertain». Globalement, les œuvres ont été choisies parce qu’elles «interrogent, dénouent et transforment les structures de pouvoir et les récits hégémoniques tout en imaginant des futurs sensibles et multiples». Ce qui ne veut pas dire que no