Le metteur en scène Alexander Zeldin dit qu’il «a un peu de mal à ne parler que de théâtre», et encore plus à propos du Brexit. Il est assis à la terrasse d’un café à Avignon devant une menthe à l’eau après une nuit éclair, vient de terminer les dernières répétitions de sa dernière création, The Confessions, avec des acteurs australiens et anglais. Avec un décor fabriqué à Londres dans un atelier privé, mais joué à Avignon après être passé en juin par le Festival de Vienne et à Athènes, The Confessions est-elle un cas pratique du casse-tête qu’inflige le Brexit au théâtre ? Si Alexander Zeldin estime le surcoût financier causé par le Brexit à 20 % du budget total, il s’est cependant protégé d’un certain nombre de pesanteurs administratives en fondant une compagnie à Paris. «J’ai été accueilli à bras ouverts par la France qui subventionne en partie mon travail, ce qui n’est pas le cas en Angleterre. La production du spectacle Confessions est portée conjointement par ma compagnie française et ma compagnie anglaise et n’aurait pas pu voir le jour sans la collaboration entre les deux compagnies.» Selon lui, les ravages sont toutefois aussi réels qu’insidieux. C’est le principe de l’art comme vecteur de la diplomatie culturelle qui s’éteint.
Hyperréaliste
«La plupart des metteurs en scène renoncent aux tournées, et lorsqu’on ne fait plus que du surplace, la pensée s’amenuise. Les grands festivals européens comme le Festival de Vienne ont été créés après la