Le comble pour un architecte ? Abhorrer les murs quels qu’ils soient, ces «écrans entre nous et la nature». Architecte de formation, l’italien Gianni Pettena, 83 ans aujourd’hui, se sera tenu à toute sa vie à ce programme d’«anarchitecture», pour reprendre le titre de son manifeste de 1973, bâtissant avec le vent, construisant des clairières en tous genres et autres tigres en papier, anticipant sur les risques, bien connus aujourd’hui, de cloisonner et de nous ériger, toujours, en contre. «Quand on passe de l’état nomade à l’état sédentaire, on commence à construire un écran physique et à dépendre de la nature, de ses caprices, elle devient amie ou ennemie, on la regarde par la fenêtre pour constater le bon et le mauvais temps, pour la bénir ou la maudire», expliquait Pettena à des étudiants des beaux-arts de Toulouse en 2018, lui qui ne cessa de faire du mouvement et du déplacement son mot d’ordre.
Dans cet entretien, il revenait, entre autres sur la philosophie du projet collectif Global Tools qu’il contribua à élaborer dans les années 70 avec d’autres architectes radicaux italiens, parmi lesquels Andrea Branzi (futur membre d’Archizoom et de Memphis), Alessandro Mendini (fondateur de la revue Domus) ou