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Exposition

Anna Solal au Frac Occitanie, gardienne de rebut

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A Montpellier, l’artiste fait la synthèse dense et composite de ses obsessions et de ses anachronismes.
«L'Emeute» (2018). ( Élise Ortiou Campion/Adagp)
publié le 25 août 2024 à 16h01

Dans la dernière salle de l’exposition d’Anna Solal, deux saintes se regardent en chien de faïence. L’une revenue du lointain Moyen Age passa sa vie alitée après un accident de patinage, alternant les phases d’extase et d’abattement, douée tantôt d’une grande beauté, affligée parfois d’une laideur insoutenable qui la faisait ressembler à une sardine séchée. «Figure hardcore du catholicisme» découverte dans un livre de Huysmans (dont le père de Solal est un grand spécialiste), sainte Lydwine de Schiedam s’offre à nous en position de gisant, dessinée avec la douceur du crayon de couleur mais perforée de pommeaux de douche – représentation sobre de la douleur selon Anna Solal qui, pour des raisons personnelles, en connaît un rayon sur le sujet.

L’autre, icône autosacrificielle des temps modernes, a fait des réseaux sociaux son royaume. Elle s’appelle Amalia Ulman et s’est imposée dans le monde de l’art il y a dix ans en présentant une performance en trois actes visible sur Instagram, dupant au passage sa communauté de followers. «Elle poursuit le geste warholien et pousse plus loin encore cet enfer de la marchandisation en en faisant un truc mignon, mais son sanglot me semble réel», commente sa contemp