On ne vend pas que des films à Cannes, on vend aussi des «contenus» et, si possible, graal du graal, on vend des «IP». «Aï-pi» comme «propriété intellectuelle», entendez par là l’ensemble d’un univers créatif, entendez par là : un film mais aussi son préquel, son sequel, son spin-off, sa V2, V3, V4. Lancé pour la première fois devant un parterre d’acheteurs internationaux aux yeux cernés, l’événement «Cannes Remakes» venait lundi matin entériner une tendance de fond de l’industrie depuis le tournant des années 2000 : l’adaptation de la Famille Bélier ou Dix pour cent avec un nouveau casting 100% local plutôt que la distribution du film à l’étranger avec sous-titres ou doublages. «Une comédie française, dans sa version originale sous-titrée, n’a aucune chance d’attirer le public en salle», soulignait récemment dans les Echos Agnès Mentré, responsable des acquisitions nord-américaines chez le distributeur Wild Bunch.
Certes, le remake était déjà une pratique bien installée à Hollywood dès les années 30 et l’arrivée de la sonorisation. Bien sûr, la Turquie ou l’Inde n’ont pas attendu la 77e édition du Festival de Cannes pour piocher dans les catalogues fra