La livraison s’est déroulée sans encombre. Mercredi 20 décembre, le semi-remorque blanc a quitté l’entrepôt de Bondoufle, au sud de Paris, pour parcourir une cinquantaine de kilomètres, direction le nord de la capitale. Arrivé à destination, aux Archives nationales, juste à côté de la station de métro Saint-Denis-Université, il a ensuite déchargé sa cargaison, puis est reparti.

Inauguré début 2013, au cœur de la Plaine Saint-Denis, le site de Pierrefitte-sur-Seine est un immense bâtiment, moderne et fonctionnel, qui offre 66 000 mètres carrés de surface utile. C’est donc là, dans un premier temps dans la «zone tampon» – ainsi qu’on dénomme in situ cet espace de stockage ressemblant à celui de n’importe quel hangar commercial – qu’ont atterri 24 palettes sur lesquelles s’entassaient 472 cartons empaquetés dans un film plastique transparent, renfermant 1471 boîtes remplies d’environ 500 000 tirages… pas tous classés de la même manière (sinon, ça serait trop facile). Et maintenant, au boulot.

Un an seulement après que les premiers contacts ont été établis à l’automne 2022, Libération a fait don de la majeure partie de ses photos aux Archives nationales, façon parmi d’autres de consacrer ses 50 ans d’existence. Comme pour toute démarche à caractère privé, un comité s’était réuni pour évaluer la pertinence du fonds, avant d’avaliser la proposition. En novembre, dans une de ses chroniques hebdomadaires, sur France Inter, Dov Alfon, directeur de la publication et de la rédacti