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Arnaud Dezoteux, cœur de pirate

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Avec ses vidéos tournées clandestinement et ses bricolages visuels, l’artiste tourne autour de notre rapport aux images, aux clichés et au merveilleux au Mrac Occitanie.
«Sweet routine (autorun)» (2024) d'Arnaud Dezoteux. (Arnaud Dezoteux. ADAGP 2025)
publié le 2 janvier 2025 à 15h50

En 2020, en plein Covid, Arnaud Dezoteux dépasse la ­limite du kilomètre réglementaire pour s’approcher au plus près de la Philharmonie de Paris, le paquebot écaillé de Jean Nouvel qu’il filme de l’extérieur. Déjà hors-la-loi, l’artiste. Qui repeuplera à la postproduction sa captation de confinement avec d’adorables pangolins en animation – histoire de brouiller un plus les pistes. Que ­regarde-t-on au juste : un documentaire qui manque sa cible ? Une fiction animalière ? Un film expérimental qui joue la carte de l’inframince ?

Trois ans plus tard, c’est toujours en pirate qu’Arnaud Dezoteux (né en 1987) approche une autre invention du XXIe siècle : l’exposition immersive. Cette fois-ci, il en franchit le seuil et introduit sa caméra à l’intérieur de l’Atelier des lumières, à Paris, temple de ce nouveau format d’exposition grand public.

Brouhaha

Au fond ça ne change pas grand-chose. Dans un cas, comme dans l’autre, Dezoteux reste volontairement en dehors. La première fois, dans son film Niche, tourné aux abords de la Philharmonie, parce que le lieu était inaccessible. La deuxième fois, dans Somme, tourné en 2024 en catimini à l’Atelier des lumières, parce qu’à moins de se laisser totalement piéger par ce spectacle grandeur nature qui ferait passer des vessies pour des lanternes, il est impossible d’accéder pour de vrai aux œ