On peut avoir l’habitude d’admirer des livres enluminés. Mais un manuscrit de Tite-Live annoté de la main de Pétrarque lui-même… A la BNF, l’exposition «l’Invention de la Renaissance : l’humaniste, le prince et l’artiste» est dédiée au texte – manuscrit ou imprimé, sur des monnaies ou sur les pages de traités médicaux, en grec ou en latin. Centrée autour des livres, de leur réinvention et de leur diffusion entre les XIVe et XVIe siècles. Comment à travers eux, une idée nouvelle de la beauté, de la connaissance et de l’humanité a-t-elle pu s’imposer à la Renaissance ?
L’exposition dévoile la fabrique de l’humanisme : l’armada de savants qui relient les monastères et les universités, se croisent et s’écrivent, échangent des objets, des livres et surtout des idées. Ils forgent et répandent ainsi une culture nouvelle, tirée de l’étude avide et méticuleuse des œuvres antiques, qui veut redonner à l’homme sa capacité d’agir, et la gloire et la responsabilité qui vont avec. L’exposition regorge de portraits de monarques de profil (le portrait type de l’humaniste) ou de triomphes à l’antique. C’est aussi l’époque où des fouilles déterrent le Laocoon (en 1506) et l’Apollon du Belvédère. Révélations artistiques et intellectuelles, leurs images se diffusent vite grâce à la gravure et influencent l’art de la Renaissance. L’exposition est érudite et sobre, y compris dans sa conception : outre les livres de la BNF, la plupart des peintures ou sculptures viennent du Louvre à q