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Exposition

A l’exposition «Elles…», des toiles d’élèves

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A Paris, le musée Jean-Jacques-Henner met en lumière les travaux et parcours méconnus des étudiantes de «l’atelier pour dames» du peintre, à la fin du XIXe siècle.
«Autoportrait au chevalet» réalisé par Marie Petiet en 1872. (Philippe Benoist/Images Bleu-sud)
publié le 28 décembre 2024 à 11h10

Si le nom du peintre Jean-Jacques Henner vous est inconnu, alors peu de chance que celui de ses élèves, femmes de surcroît, vous dise quelque chose… C’est justement pour combler ce manque de popularité que le musée national Jean-Jacques-Henner, à Paris, s’est mis en quête des étudiantes de l’artiste alsacien, fils de paysan du Sundgau devenu peintre et académicien au XIXe siècle. Au terme de trois ans de recherches, le musée a retrouvé les traces de Laura Leroux, Ottilie W. Roederstein, Marie Cayron Vasselon, Louise Abbéma, Germaine Dawis, Dorothy Tennant, Hélène Porgès ou Madeleine Smith, des filles de banquier ou de familles paysannes, extrêmement motivées par les pinceaux. Il faut dire qu’à l’époque, les femmes ne sont pas admises à l’Académie des Beaux-Arts, afin de les «préserver» de la nudité des modèles masculins. Sous la IIIe République, les ateliers privés et les écoles de dessin pour femmes se multiplient alors à Paris. C’est ainsi que «l’atelier pour dames» de Jean-Jacques Henner forme dès 1874 près d’une centaine d’élèves, provinciales ou parisiennes, françaises et étrangères, filles de peintre, d’homme d’affaires ou d’imprimeur. Il se tient d’abord boulevard de Montparnasse puis quai Voltaire, pour faire ensuite boule de neige : à leur tour, les élèves ouvrent des cours comme Ottilie W. Roederstein qui poursuit sa carrière en Allemagne… Dans l’exposition, une dizaine de parcours féminins sont montrés à côté de l’œuvre de Jean-Jacques Henner, prix de Rome, peintr