Des apostrophes en mongol résonnent entre les murailles du château des ducs de Bretagne. Des yourtes y ont pris leurs quartiers pour l’hiver, écho des liens anciens qui unissent les civilisations des steppes et l’Occident. Nul besoin de faire 7 000 kilomètres à dos d’âne comme le moine Guillaume de Rubrouck, envoyé par saint Louis au XIIIe siècle visiter les souverains mongols. L’exposition «Gengis Khan» du musée d’Histoire de Nantes nous ouvre les portes de ce monde méconnu, grâce à de très belles pièces provenant de collections privées et de musées du monde entier. «L’historiographie a imposé dans l’imaginaire français des clichés négatifs sur les Mongols, présentés comme des barbares et des guerriers sanguinaires par les philosophes des Lumières pour justifier le concept d’Etat-nation. Je suis sûre que cette exposition va permettre aux Occidentaux de voir autrement ma culture et celle des autres civilisations nomades», se réjouit Nomindari Shagdarsuren, qui a collaboré a l’exposition. Mongole née à Oulan-Bator, elle est à présent installée en France, où elle enseigne à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).
Au début du parcours, de délicates sculptures de cervidés, en bois ou en bronze, dont certaines datent de quatre mille ans, rappellent à quel point la