Depuis qu’il a fui son pays pour se réfugier en France, en juillet, c’est la première fois que le travail de Bart Was Not Here, peintre birman de 25 ans est montré à un aussi large public. L’occasion est idéale pour retrouver ses collègues, peintres, photographes, artistes de performance, qui ont fui la Birmanie lorsque la junte militaire a commencé à arrêter les membres de la communauté artistique du pays. Ils sont une dizaine rassemblés sur le parvis de la place du Palais-Royal, à Paris, venus de toute la France pour l’inauguration le 18 septembre. Mais l’évènement a également une toute autre portée. «Ma plus grande joie, c’est de pouvoir ensuite vendre ces pièces pour soutenir financièrement mon peuple», explique le jeune homme avec un large sourire.
Couvre-chef militaire transpercé d’une dague, portrait satirique d’un moine birman extrémiste, symboles bouddhistes réinventés pour dénoncer le coup d’Etat : l’exposition «Fighting Fear : #WhatsHappeningInMyanmar», à l’initiative de l’ONG Human Rights Watch, rassemble 14 créations inspirées de la révolution birmane, réalisées par une génération d’artistes fortement marqués par le bouleversement politique de leur pays d’origine. Le 1er février, la Birmanie se réveille avec l’annonce de l’arrestation d’Aung San Suu Kyi, dirigeante du pays et icône de la démocratie. Cinq jours après, le pays entier est dans la rue. Bart Was Not Here, comme tout un peuple, trouve en lui-même le moyen de canaliser sa colère. Sur sa pa