Dans les allées du Louvre, à Paris, ils sont des experts impitoyables. Ils scrutent les cartels, ces explications accrochées à côté des œuvres, caractères trop petits, mauvais contraste des couleurs. Et merci bien, ceux trop bas, où il est nécessaire de se pencher. Main dans le bas des reins, Monique en rit et mime le mal de dos assuré. Le groupe, majoritairement des enseignants à la retraite, passe inaperçu dans la cohue des visiteurs venus du monde entier. Pourtant, ils ne sont pas n’importe qui : ils sont les voisins du Louvre-Lens, le petit cousin du monumental musée parisien et ses 70 000 œuvres exposées. Ils ont été chargés de l’écriture d’une vingtaine des cartels de la nouvelle Galerie du temps de leur musée. Entièrement renouvelée pour la première fois depuis l’ouverture en 2012 du Louvre-Lens, elle a été inaugurée mercredi 4 décembre. Ils sont venus à Paris voir en vrai les œuvres sur lesquelles ils ont travaillé.
Vingt ateliers d’écriture
Le musée lensois dispose d’un service de médiation culturelle important – 21 salariés en tout –, chargé de nouer des liens avec les différents publics locaux. Il a touché près de 140 000 personnes en 2023. Il s’agit donc de les écouter, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils donnent leur avis. Véronique relit avec soin le cartel d’un Raphaël, le Portrait de Baldassare Castiglione, «auteur du Livre du courtisan, l’incarnation par excellence du parfait homme de cour décrit dans ce célèbre ouvrage», dit l’explication. Elle ne trouve